La rétinopathie diabétique, qu’est-ce que c'est ?
Diabète et maladie de la rétine
Le diabète est l’une des cinq principales causes de cécité sur le continent Européen.
On fait référence au terme de rétinopathie diabétique (ou « RD ») pour parler de l’apparition des lésions rétiniennes générées par le diabète du patient.
La rétinopathie diabétique peut causer de lourdes complications, dont une baisse de vision progressive. La plupart du temps, elle apparait après plusieurs années d’évolution du diabète et sa gravité n’est pas toujours égale à la celle du diabète.
Fréquence et surveillance du diabète
En France, le diabète touche entre 2% et 2,5% de la population soit approximativement 3 millions de personnes.
Le diabète apparait lorsqu’à jeun, la glycémie est supérieure ou égale à 1,26g/L (2 fois de suite, normes de l’ANAES).
L’élément à suivre avec la plus grande assiduité dans l'équilibre du diabète est le dosage sanguin de l’hémoglobine glyquée (ou glycosylée), aussi connue sous le nom HbA1C. Celui-ci ne doit pas dépasser 7%.
Un pourcentage plus élevé d’hémoglobine glyquée traduit un diabète mal équilibré, peu stable. Des complications multiples peuvent alors survenir ( yeux, reins, coeur, pieds...).
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Les différentes formes du Diabète
- Diabète de type 1
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Diabète de type 1
La maladie est imperceptible au début, le patient ne peut s’en rendre compte de lui-même. Ce n’est qu’au fil du temps que le patient constate une perte de poids significatif, un besoin de s’hydrater et d’uriner plus soutenu que d’habitude (c’est la polydipsie et la polyurie).
Ce type de diabète est fréquent chez le patient jeune. Il est également connu sous les noms de « diabète insulino-dépendant » ou encore « diabète juvénile ». Dans la plupart des cas, on a recours à une insulinothérapie suite à un bilan général pour traiter ce type de diabète.
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Diabète de type 2
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Diabète de type 2
90% des patients diabétique ont un diabète de type 2.
Cette forme diabétique est également connue comme étant le diabète « gras» ou « non insulino-dépendant ». Il touche principalement les patients de plus de 50 ans et est transmis très souvent de façon héréditaire.
Comme pour le diabète de type 1, il est nécessaire de se soumettre à un bilan général puis de suivre un traitement adapté. Très souvent, le traitement doit être suivi en complément d’un régime et d’hypoglycémiants oraux.
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Autres diabètes
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Autres diabètes
Outre les deux types de diabètes abordés précédemment, citons également les diabètes iatrogènes, d'origine pancréatique ou encore gestationnels.
Surveillance de la RD
Le dépistage systématique
Recommandations de l'ALFEDIAM (Association Française de Langue Française pour l'Etude du Diabète et des Maladies métaboliques) :
Il y a une importance capitale à dépister la rétinopathie diabétique grâce à des fonds d'oeil réguliers dans les diabètes de types 1 et 2 :
- Procéder à un fond d’œil une fois le diabète découvert.
- Procéder à un examen du fond d'œil chaque année et réaliser des rétinophotographies.
- Dès l’apparition des premiers signes de rétinopathie diabétique, on réalise une angiographie à la fluorescéine.
Bilan para-clinique de la rétinopathie diabétique (RD)
L’angiographie par injection de fluorescéine, couplée ou non à l’OCT selon les cas, permet d’avoir une vue d’ensemble de toutes les lésions liées à la RD.
Après injection de la fluorescéine, les clichés révèlent que certaines régions rétiniennes sont exclues de la circulation sanguine suite à l’oblitération (obstruction) de capillaires. Ils permettent aussi de détecter la présence de néovaisseaux (vaisseaux qui apparaissent de façon anarchique entre les conduits sanguins sains et les vaisseaux malades pour fournir la quantité de sang nécessaire aux vaisseaux occlus).
Le but de l'angiographie en fluorescence est d'établir le degré de sévérité de la rétinopathie diabétique, et de guider le cas échéant le traitement (par Laser ou autre choix thérapeutique).
Le grand danger est l’évolution "à bas bruit" de ces lésions.
Une fois la macula atteinte, la vision commence à se dégrader (alors même que la pathologie progresse depuis longtemps).
C’est pour cette raison qu’il ne faut pas négliger la réalisation du fond d'oeil au moins une fois par an, afin de détecter des lésions dont le patient n’a pas connaissance.
Les différents types de rétinopathies diabétiques
- La rétinopathie diabétique non proliférante
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La rétinopathie diabétique non proliférante
Cette forme de rétinopathie diabétique est la plus fréquente et la moins grave. Elle représente environ 80% des cas. Cette forme correspond au Stade 1, la première étape de la dégradation des vaisseaux sanguins.
En effet, ceux-ci faiblissent et changent d'aspects : certains deviennent plus petits, d'autres plus gros et forment des « sacs » qui altèrent le bon fonctionnement de la circulation sanguine.Ces vaisseaux affaiblis sont à l'origine d'hémorragies et sont responsables d'exsudats causant parfois même un œdème de la rétine.
Cet œdème peut être transitoire, mais il peut aussi subsister dans certains cas. Les changements de calibres et d'aspects des vaisseaux peuvent être présents autant dans la rétine périphérique que dans la rétine centrale, notamment au niveau de la macula.
Il est à noter que même si les lésions apparaissent tout d'abord dans un œil, elles apparaissent généralement aussi dans l'autre œil.
En revanche, leurs effets et leur gravité peuvent être différents d'un œil à l'autre.
- La rétinopathie diabétique proliférante
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La rétinopathie diabétique proliférante
Cette forme de rétinopathie diabétique correspond à un état plus avancé de détérioration des vaisseaux rétiniens. Elle représente environ 20 % des rétinopathies diabétiques.
La rétinopathie diabétique proliférante est grave et peut engendrer une cécité irréversible si elle n'est pas diagnostiquée et soignée assez tôt.
C'est pour cela que toutes les personnes diabétiques doivent se prêter à un examen oculaire approfondi, à échéance régulière, afin de noter tout changement anormal.
Dans cette forme de rétinopathie diabétique, certains vaisseaux sanguins s'occluent et laissent ainsi de grandes régions rétiniennes sans apport en oxygène, surtout au niveau de la rétine périphérique, diminuant ainsi le champ visuel ainsi que la vision nocturne.
La mauvaise irrigation de la rétine engendre la réaction suivante : la rétine va alors développer des vaisseaux anormaux, dits néo-vaisseaux, afin de compenser la perte de certains vaisseaux. C'est la rétinopathie diabétique de Stade 2.
Ces vaisseaux se répandent de façon anarchique dans toutes les zones rétiniennes, dans certains cas ils peuvent même atteindre le corps hyalin.
Les néo-vaisseaux sont néfastes car ils ne nourrissent pas la rétine de façon normale et peuvent causer :
Des saignements dans le vitré Des tractions sur la rétine, formées par un tissu cicatriciel Un glaucome néovasculaire dû au blocage des voies de drainage de l'humeur aqueuse.